Dessin au crayon de couleur sur papier noir 24​/​32 Cadre 33​/​43. (29 heures de travail) Vois ce jeune moine, son profil découpé dans l’ombre comme une prière muette. Ce n’est pas un visage, c’est un chemin, la courbe de son crâne rasé, lisse comme une pierre polie, ses lèvres closes, gardiennes de mantras encore inachevés, et ce regard, tourné vers une lumière qu’il pressent sans pouvoir la nommer. Le papier noir n’est pas une absence, c’est le ventre du monde, ce lieu où se mêlent les souvenirs d’enfance, ces rires étouffés sous les robes de moine, ces questions qui brûlent sans consumer, et cette soif, immense, insatiable, de sagesse, de plénitude, de ce grand calme qui danse au bout de ses doigts. Il écoute. Pas le silence, mais l’écho de son futur, les pas légers sur les sentiers de l’aube, les enseignements murmures des anciens, le poids doux de la compassion, et cette certitude, fragile comme une flamme, que la paix n’est pas une destination, mais un souffle, celui qui soulève sa poitrine à chaque inspiration, celui qui berce ses nuits d’étude, celui qui, un jour, embrassera ses doutes pour en faire des réponses. Regarde comme il se tient, à la lisière de deux temps, derrière lui, l’enfant qu’il fut, avec ses rêves crépitants comme de l’encens, devant lui, l’homme qu’il devine, serein, inébranlable, comme ces montagnes qu’il contemplera jusqu’à devenir montagne lui-même. Je ne vous montre pas un dessin. Je vous offre un miroir. Celui où se reflète votre propre quête, votre propre soif de sens, votre propre nuit, cette nuit qui, un jour, se révèlera être du même tissu que la lumière.

Nom de l'artiste

Thierry MAISONNAVE