Dessin au crayon de couleur sur papier noir 24​/​32 Cadre 33​/​43. (49 heures de travail) Regardez ce visage, gravé sur la nuit comme un poème sans mots. Ce n’est pas un portrait, c’est un souffle suspendu, une vie entière qui se glisse entre les traits de crayon, entre les rides creusées par le vent, entre les cicatrices de la vie, ces lignes secrètes que le temps signe au coin des yeux. Sa main levée, comme pour retenir une pensée qui fuit, ou saluer un souvenir qui revient. Elle dit tout, cette main, la résistance des jours lourds, la tendresse des gestes usés, les tempêtes traversées, et ces marques d’une vie sans concession, portées sans fard, comme on porte son destin. Il y a ces yeux. Deux éclats de bleu dans la nuit du papier, deux phares qui percent l’obscurité. Ils ne vous regardent pas, ils vous traversent. Ils vous demandent, sans un mot, “Toi, as-tu vu ? As-tu vraiment vu ce qui se cache derrière les visages que tu croises ? “ Le noir n’est pas un fond. C’est un silence. Un silence qui fait chanter chaque trait de couleur, chaque veine saillante sur ses tempes, chaque poil gris, comme une partition où l’ombre et la lumière joueraient un duo éternel. Je ne vous demande pas de regarder ce dessin. Je vous demande de l’écouter. Parce qu’il murmure ce que nous savons tous, au fond, les vraies histoires ne s’écrivent pas. Elles se gravent, dans les mains, dans les yeux, dans les silences qu’on porte comme des trésors. Alors dites-moi, quand vous vous approcherez, quand vos yeux rencontreront les siens, “quel silence en vous s’appète à parler ? “

Nom de l'artiste

Thierry Maisonnave