Dessin au crayon de couleur sur papier noir 24​/​32, Cadre 33​/​43. (41 heures de travail) 1​/​1 Regardez cette nuque, cette courbe de dos, ces mains qui se perdent dans les cheveux comme pour retenir un instant qui s’effiloche. Ce n’est pas un corps que j’ai dessiné, c’est un fragment de temps suspendu, ce moment où la lumière, timide et audacieuse, ose caresser une peau, une ombre, une vie. Le papier noir n’est pas un vide, c’est un écrin. Un écrin où chaque trait de crayon, chaque éclat, devient une confidence, une respiration, une trace de ce qui est à la fois fragile et éternel. Ces doigts qui s’enroulent dans les cheveux, ne cherchent pas à retenir. Elles accueillent. Elles accueillent la lumière qui tombe, qui glisse sur les épaules, qui dessine des chemins invisibles sur le dos. Comme si ce corps, à moitié caché, était un pont entre ce que l’on voit et ce que l’on devine. Et cette lumière… Elle révèle la douceur d’une peau, la tension d’un muscle, la vulnérabilité d’un geste. Elle révèle aussi ce que nous, spectateurs, portons en nous, ces instants où nous aussi, nous nous sommes sentis à la fois exposés et protégés, visibles et invisibles, comme ce corps baigné de clarté et d’ombre. Je ne vous demande pas de voir ce dessin. Je vous demande de le sentir. De sentir cette lumière qui effleure, qui enveloppe, qui transforme l’ordinaire en quelque chose de sacré. De sentir ce moment où l’ombre et la clarté se rencontrent, et où, soudain, vous reconnaissez votre propre silhouette dans cette danse entre ce qui est caché et ce qui se dévoile.

Nom de l'artiste

Thierry Maisonnave