Dans « Pas du monde », Sam KEUSSEYAN-Gladiateur déploie une esthétique brute et vibrante, caractéristique de l’Art-Sourd, pour interroger la place de l’individu dans un monde qui semble se dérober. Le grand visage central, schématique et bleu, exprime une présence fragile, presque désaccordée avec son environnement. Les traits nerveux, les superpositions de lignes et les couleurs acides traduisent une tension intérieure constante. À droite, les crânes bleutés, multipliés comme des échos, évoquent l’effacement, la marginalisation ou la mémoire collective blessée. Les inscriptions fragmentées — « 1980 », « pas du monde » — renforcent l’idée d’un être placé en bordure du réel, comme s’il n’appartenait plus à la continuité du monde. Le style gestuel, volontairement chaotique, transforme la toile en un espace de lutte identitaire : celle d’un artiste qui revendique sa voix malgré le bruit visuel et symbolique qui l’entoure. L’œuvre devient ainsi une critique sensible de l’exclusion, du silence imposé et de l’invisibilité sociale. Analyse faite par Eve Brice Expert en Art Contemporain

Nom de l'artiste

Sam KEUSSEYAN-Gladiateur